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La permaculture ou comment intégrer les 4 saisons dans son aménagement comestible

Comment avoir un jardin comestible 4 saisons au Québec?
Et si votre potager devenait un écosystème autonome, beau et productif, 12 mois par année? C’est exactement ce que propose la permaculture : une approche à la fois écologique et ingénieuse qui permet d’étirer les récoltes bien au-delà de l’été qui, on le sait, est très court au Québec.
Qu’est-ce que la permaculture?
Née dans les années 1970, la permaculture (permanent agriculture) s’inspire du fonctionnement des écosystèmes naturels pour concevoir des espaces nourriciers durables. Le jardin devient alors plus qu’un potager : il se transforme en un lieu résilient où les plantes, les animaux, le sol, l’eau et l’humain interagissent de façon harmonieuse.
Cette philosophie repose sur trois grands principes : prendre soin de la terre, prendre soin des gens et partager équitablement les ressources. En pratique, cela se traduit par une utilisation judicieuse de l’espace, une grande diversité végétale, la réduction des intrants, et une attention particulière portée aux cycles naturels.
Comment cultiver à l’année, même au Québec?
La permaculture invite à penser le jardin comme un système évolutif, où l’on peut récolter en continu, même hors saison. Voici quelques stratégies simples, efficaces et de plus en plus accessibles pour prolonger la production comestible sur 4 saisons.
- Tirer profit des microclimats
Un mur orienté au sud, une haie brise-vent, un muret de pierres ou une pente douce peuvent créer des poches de chaleur très utiles au jardin. Ces microclimats permettent de semer ou planter plus tôt au printemps et de garder certaines cultures productives plus longtemps à l’automne. En observant bien son terrain, on peut découvrir de petites zones précieuses à exploiter.
- Jouer avec les strates de culture
Inspirée des forêts nourricières, la culture en strates consiste à superposer différentes hauteurs de végétation : arbres fruitiers, arbustes, vivaces, légumes, couvre-sols et même champignons. Cette organisation favorise la biodiversité, réduit les mauvaises herbes et optimise l’utilisation de la lumière, de l’eau et des nutriments.
Un exemple concret? Un pommier nain planté en plein soleil forme la canopée, ou couverture végétale. À sa base, on installe des cassis ou des groseilliers qui profitent de la mi-ombre. Entre les arbustes, on glisse des vivaces comestibles comme l’oseille ou la livèche, qui reviennent chaque année. En couvre-sol, on ajoute des fraisiers ou du thym rampant, qui limitent les mauvaises herbes. On complète le tout avec des laitues printanières ou des épinards à récolter tôt en saison.
Chaque plante y a un rôle :
- le pommier fournit de l’ombre partielle et des fruits à l’automne;
- les arbustes produisent en début d’été et attirent les pollinisateurs;
- les vivaces enrichissent le sol et nécessitent peu d’entretien;
- les couvre-sols protègent l’humidité et limitent l’érosion et les mauvaises herbes;
- les légumes-feuilles offrent une récolte rapide dès le printemps.
- Miser sur les vivaces comestibles
Rhubarbe, oseille, asperge, topinambour, ail rocambole, livèche, ciboulette, petits fruits rustiques, etc. Ces plantes reviennent d’année en année sans qu’il soit nécessaire de les replanter. Elles offrent une récolte précoce au printemps et demandent peu d’entretien. En les intégrant à différents endroits du jardin, vous assurez une base nourricière stable et durable.
- Prolonger les récoltes avec des protections simples
Les tunnels bas, les voiles flottants, les cloches de culture et les mini-serres sont des alliés précieux pour protéger les plants des gels printaniers et prolonger la production à l’automne. Faciles à trouver et à installer, ils permettent de cultiver laitues, radis, épinards ou carottes bien au-delà de leur saison habituelle pour en profiter plus longtemps.
- Installer une couche froide ou une serre domestique
De plus en plus populaires, les couches froides (petites caisses vitrées semi-enterrées) permettent de démarrer les semis plus tôt au printemps ou de continuer à récolter des légumes-feuilles en hiver. Elles captent la chaleur du soleil le jour et la conservent la nuit pour recréer un climat propice à la croissance en dépit de la température.
Quant aux serres résidentielles, elles ouvrent la porte à une culture presque continue. Il en existe pour tous les budgets et tous les formats. Même une petite serre adossée à la maison peut faire une grande différence! En plus de protéger les cultures du vent, de la pluie et des écarts de température, elle prolonge la saison de production de plusieurs mois. Autrefois réservées aux érudits, elles sont maintenant de plus en plus répandues dans tous les types d’aménagements paysagers pour tous les types de jardiniers.
- Cultiver pour conserver
En permaculture, on pense aussi à la transformation. En sélectionnant des variétés qui se conservent bien (courges, pommes de terre, oignons, ail, carottes), on remplit la cave et le garde-manger pour plusieurs mois. On peut aussi sécher les fines herbes, congeler les surplus, faire des conserves, ou même des pestos originaux à base de kale, de coriandre ou de fanes de carottes!
Un jardin vivant, beau et nourrissant
Un aménagement comestible en permaculture, c’est bien plus qu’un potager : c’est un espace vivant, esthétique, productif et écologique. Il attire les pollinisateurs, protège le sol, demande peu d’entretien et nourrit votre famille en harmonie avec les saisons.
Vous rêvez d’un jardin qui produit du printemps à l’hiver? Collaborer avec un professionnel en aménagement paysager formé en permaculture peut faire toute la différence. Ensemble, vous pourrez concevoir un espace comestible à votre image, adapté à votre terrain et aux réalités climatiques du Québec. Communiquez avec un Maître Paysagiste sans tarder.