Ils butinent les fleurs pour se nourrir et par le fait même, ils transfèrent du pollen d’une plante à une autre. Voici les pollinisateurs. Les plus connus sont sans aucun doute les abeilles, mais il ne faut pas oublier que les colibris, les chauves-souris, les mouches, les papillons, les fourmis et les guêpes assument aussi ce rôle.
Le déclin mondial des pollinisateurs est un enjeu préoccupant depuis plusieurs années. Les causes sont diverses : parasites, exposition à des pesticides, perte de leurs habitats. Si on s’inquiète tant, c’est que les pollinisateurs sont essentiels au maintien de la biodiversité et à notre alimentation. En effet, plusieurs cultures dépendent d’eux pour produire graines et fruits, comme les fraises et les pommes. Environ une bouchée sur trois que vous mangez provient de la pollinisation !
Bonne nouvelle, vous pouvez les aider et les solutions résident dans votre jardin. Promenons-nous dans celui-ci et découvrons 41 plantes idéales pouvant servir d’habitat et de source de nourriture pour les pollinisateurs.
Printemps
C’est avril et les pollinisateurs sont affamés ! Érable à sucre, cerisiers, gadeliers, noisetiers et amélanchiers fleurissent et font le bonheur des pollinisateurs avant de former noix et petits fruits.
De mai à juin, la vigne vierge qui habille le mur de la maison produit des fleurs discrètes appréciées par les diptères et les abeilles. En mai et juin, deux espèces indigènes à la silhouette basse attirent les colibris avec leurs fleurs en clochettes. Ce sont l’ancolie du Canada aux couleurs chaudes et le penstémon hirsute.
Les pieds dans le sol humide près du bassin d’eau, l’iris versicolore invite les abeilles sauvages et les colibris à venir le visiter. La floraison de couleur bleue est bien visible des abeilles, tout comme le jaune et le blanc. De plus, la forme et le motif des pétales de l’iris agissent comme points de repère pour les butineurs. Aimant le même type de sol, l’asclépiade incarnate débute son numéro d’attraction estival avec ses fleurs fuchsia d’un magnétisme assuré pour les papillons, dont le fameux monarque.
Été
Le temps s’est réchauffé, c’est juillet. Dans l’air, un parfum envoûtant. C’est le grand tilleul qui fleurit. C’est un festival de bourdonnement heureux. Au sud de la cour, vous avez aménagé un pré fleuri où s’épanouissent élyme du Canada, monarde fistuleuse, hélénie d’automne, agastache fenouil, verveine hastée et ail à tête ronde. Les papillons adorent cet endroit ensoleillé et protégé du vent. Le regroupement de multiples fleurs facilite le butinage. C’est comme un vaste buffet riche en nectar et en pollen.
Au potager, une multitude de fleurs s’épanchent autour de vos cultures : les annuelles que sont la phacélie, l’alysse odorante, la capucine, la calendula et le tournesol séduisent les insectes pollinisateurs dont les syrphes, de jolies mouches dont les larves se nourrissent de pucerons.
Tomates, aubergines, concombres et courges porteront certainement plus de fruits cet été grâce à la pollinisation effectuée par les petits travailleurs que vous avez attirés. Vous voyez une chenille du papillon du céleri grignoter votre fenouil et vos carottes. Vous le laissez en paix afin qu’il devienne ce magnifique papillon aux ailes noires tachetées de jaune.
À la mi-ombre de la façade, les élégants cierges d’argent (Actaea racemosa) attirent bourdons et coléoptères. Tout à côté, une haie de diervillé chèvrefeuille, un arbuste indigène rustique, produit des fleurs jaunes abondamment visitées par les abeilles et les papillons nocturnes.
Les verges d’or brillent et marquent le mois d’août. Qu’elles soient dans le sous-bois (Solidago flexicaulis) ou sous les ardents rayons (Solidago ‘Little Lemon’), ces beautés séduisent d’innombrables pollinisateurs. Près du patio au sol, un massif de phlox des jardins ‘Jeana’ (Phlox paniculata ‘Jeana’) résiste fort bien à l’oïdium, mais les papillons tout comme vous, ne savez pas résister à son parfum irrésistible.
Automne
Septembre. La ciboulette à l’ail, une vivace comestible, expose ses ombelles blanches tel le plateau d’un fin repas. Dans la lumière déclinante, une multitude de pollinisateurs s’y bousculent puis continuer à festoyer sur l’aster de la Nouvelle-Angleterre et l’anémone d’automne. En bordure de plate-bande, un monarque concentré trempe sa trompe dans les fleurs jaune orangé de la ligulaire (Ligularia dentata).
Le sureau blanc et les framboisiers ont apporté d’abondants fruits savoureux pendant l’été. Sachant que certaines abeilles feront leur chemin au centre de leurs tiges pour s’y loger, vous reportez la taille de certaines verticales question d’offrir un habitat.
Dans vos potées fleuries, une Belle dame flirte avec la verveine de Buenos Aires et l’élégant tagète moucheté (Tagetes tenufolia ‘Tangerine Gem’).
C’est octobre et alors que le jardin semblait tirer sa révérence, le cierge d’argent aux feuilles pourpres (Actaea ‘Chocoholic’) fait éclore une floraison rose tendre et parfumée. Cela fait le bonheur des guêpes qui s’enivrent avant les froids. Idem pour le grand arbuste qu’est l’hamamélis de Virginie, dont les fleurs suaves attirent les coléoptères et les papillons de nuit pour un dernier festin avant le repos.
N’hésitez pas à consulter votre Maître Paysagiste afin d’intégrer les plantes qui favorisent la pollinisation au jardin!
Par Jasmine Racine Kabuya