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Un toit végétalisé chez soi : comment planifier un toit vert à petite échelle

Transformer son toit en oasis verdoyante n’est plus réservé aux grands bâtiments urbains. Les toits verts résidentiels ont la cote, et avec raison ! En plus d’être esthétiques, ils offrent des avantages environnementaux et énergétiques non négligeables. Mais avant de se lancer, une bonne planification est essentielle, surtout au Québec, où les hivers sont rigoureux et les structures doivent être solides.
Voici tout ce qu’il faut savoir pour créer un toit végétalisé à petite échelle, chez soi.
Pourquoi opter pour un toit vert ?
Un toit végétalisé :
- Isolera votre bâtiment, réduisant les pertes de chaleur l’hiver et la surchauffe l’été
- Prolongera la durée de vie de votre toiture en la protégeant des rayons UV et des intempéries
- Absorbera les eaux de pluie, réduisant le ruissellement et la pression sur les égouts
- Contribuera à la biodiversité, en accueillant insectes pollinisateurs et petits oiseaux tout en augmentant la surface végétale de votre terrain
Créer un toit végétalisé est donc un projet parfait pour joindre l’utile à l’agréable, à condition de bien le faire !
Un projet plus simple sur un petit bâtiment
Il est bon de savoir que dans la plupart des cas, on ne refait pas une toiture résidentielle uniquement dans le but d’y installer un toit végétalisé. Cela reste un projet ambitieux, qui demande une structure très solide et des investissements considérables. Si vous avez un toit plat ou à très faible pente, c’est peut-être envisageable… en autant que votre réglementation municipale l’accepte, évidemment.
En revanche, les cabanons, garages détachés, abris d’auto ou de jardin représentent d’excellentes occasions de tester le concept à plus petite échelle. Ces structures sont souvent plus faciles à adapter, moins coûteuses à modifier, et leur surface réduite convient parfaitement à un toit vert. C’est une façon réaliste, esthétique et écologique de débuter un tel projet à la maison.
Étape 1 : Vérifier la structure du toit
Avant toute chose, il faut s’assurer que votre toit peut accueillir un jardin. Un toit végétalisé ajoute du poids : substrat, eau, végétation et neige en hiver !
Faites appel à un ingénieur ou un architecte pour évaluer la capacité portante de votre toit, peu importe sa taille. Même un petit projet peut nécessiter des ajustements.
Étape 2 : Choisir le bon type de toit vert
Il existe trois grandes catégories :
➤ Toit extensif
- Léger, peu épais (≤15 cm)
- Faible entretien
- Idéal pour débuter ou couvrir de petits abris
- Inclut des plantes couvre-sol comme les sédums ou mousses
➤ Toit semi-intensif
- Substrat plus profond (15 à 30 cm)
- Possibilité d’ajouter des vivaces, graminées ou herbes
- Peut nécessiter un arrosage régulier et un entretien plus important
➤ Toit intensif
- Jardins complets (potagers, arbustes)
- Structure très solide requise
- Peu adapté aux toits résidentiels existants, il faut construire en conséquence
Dans la majorité des cas, le toit extensif est le plus accessible, notamment pour sa légèreté et son entretien minimal.
Étape 3 : Préparer les bonnes couches
Un toit végétalisé ne se construit pas comme une plate-bande. Il faut :
- Une membrane d’étanchéité résistante aux racines (EPDM ou PVC)
- Une couche drainante pour évacuer l’eau (panneaux drainants ou gravier)
- Un filtre géotextile, pour empêcher les particules fines d’encrasser le drainage
- Un substrat spécialisé, plus léger que la terre classique
- Des plantes bien choisies
Étape 4 : Choisir des plantes adaptées au climat québécois
Optez pour des végétaux rustiques, qui tolèrent le gel, la sécheresse et les vents.
Idées de plantes idéales pour les toits végétalisés :
- Sédums (album, spurium, sexangulare) : succulentes résistantes, couvre-sol
- Sempervivums (joubarbes) : superbes en rocaille, peu d’entretien
- Mousses et lichens : parfaits pour zones ombragées
- Petites graminées indigènes
- Herbes comme la ciboulette ou le thym rampant
Quelques plantes sont à éviter pour avoir du succès avec votre toit vert :
- Les plantes à racines profondes (arbustes, vivaces volumineuses)
- Les espèces envahissantes ou non rustiques
Étape 5 : Installer avec soin
Voici le déroulement classique :
- Vérifier l’intégrité du toit
- Installer la membrane d’étanchéité et les couches techniques
- Répartir le substrat de façon uniforme (5 à 10 cm)
- Planter les végétaux (idéalement au printemps ou à l’automne)
- Arroser généreusement durant les premières semaines
Pièges à éviter
Ce qu’il faut faire :
- S’assurer d’un bon drainage
- Planter assez densément pour éviter les mauvaises herbes
- Prévoir un accès facile pour l’entretien
- Évaluer les coûts à long terme
Ce qu’il ne faut pas faire :
- Installer un toit vert sans consulter un pro
- Choisir des plantes au hasard
- Négliger les bordures (elles retiennent le substrat)
- Laisser la toiture sans surveillance pendant les premières saisons
Et l’entretien?
Un toit végétalisé n’est pas complètement autonome. Vous devrez :
- Arroser en période de sécheresse
- Désherber à l’occasion
- Surveiller les bordures et les drains
- Ajouter un peu de compost au besoin
L’entretien est minime pour un toit extensif, mais important pour la réussite à long terme de votre projet de végétalisation de toiture.
Créer un toit vert chez soi, c’est tout à fait possible, surtout à petite échelle. En choisissant le bon bâtiment, en suivant les étapes et en adaptant le projet à la réalité québécoise, vous obtiendrez un espace utile, écologique et inspirant. Que ce soit sur votre garage ou votre cabanon, chaque mètre carré de verdure compte.
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