Voilà déjà quelque temps que votre aménagement a été réalisé et vous souhaitez maintenant faire votre propre compost. Vous vous demandez comment procéder pour l’intégrer et comment produire de « l’or brun » facilement. Ce n’est pas très compliqué.
Sélectionner le type de composteur
Avant de lui trouver le bon emplacement, il faut sélectionner le type de composteur. Il y en a trois grandes catégories.
Les bacs unitaires ou composteurs commerciaux. Ce sont principalement ces fameuses boîtes rondes ou carrées que l’on trouve sur le marché. Certains modèles sont en plastique, d’autres en bois. Ils permettent de transformer des résidus organiques en terreau. Pas tout à fait en compost (selon la définition précise qui veut qu’un compost atteigne une température d’au moins 60 °C lors de son processus de fermentation).
Le système triple. Il s’agit d’un équipement formé de trois bacs qui permet de suivre les trois phases de la décomposition. Dans le premier bac, on installe les matières à composter. Une fois celles-ci partiellement décomposées, on les place dans le bac suivant dans lequel elles poursuivront leur décomposition pour devenir du compost jeune. On déplace ensuite celui-ci dans le troisième bac afin qu’il devienne du compost mûr. Le premier bac est alimenté par de nouvelles matières organiques et ainsi de suite. Avec un tel système, on obtient du « vrai » compost, mais le processus est plus long.
La disposition en tas ou en andains. Il s’agit simplement de mettre les matières organiques en tas et d’attendre qu’elles se décomposent. Généralement, on commence par monter un tas d’environ un mètre cube et on dépose les matières organiques à la suite (et non sur le dessus afin de ne pas perturber le processus) de manière à « allonger » le tas. C’est une technique qui demande de la place, et qui est peu adaptée au milieu urbain.
À quel endroit placer le composteur?
L’espace où l’on place le composteur doit répondre à quelques critères techniques.
- Être à la mi-ombre. Si les bactéries et autres organismes décomposeurs ont trop chaud, ils arrêtent leur travail. C’est pourquoi, dans la mesure du possible, on évite de placer un composteur en soleil, notamment durant les heures les plus chaudes de la journée.
- Être à proximité d’un point d’eau. Pour bien faire leur « travail », les bactéries et les organismes décomposeurs ont besoin d’humidité. Il faut de temps en temps, notamment au cœur de l’été, être en mesure d’humidifier le compost.
- Être en contact au sol. Nombre d’organismes décomposeurs sont présents naturellement dans le sol. Si les résidus organiques sont en contact avec celui-ci, la « colonisation » se fera plus facilement.
- Être à l’abri du vent. Là encore, c’est pour éviter la chaleur excessive et le dessèchement.
- Avoir un accès facile près de la maison. Cette recommandation est souvent faite afin de faciliter le remplissage, mais elle est loin d’être obligatoire. En effet, on a tendance, pour des raisons esthétiques et techniques, à placer le composteur à une certaine distance de l’habitation. Pour éviter les allers-retours fréquents, on peut utiliser une boîte avec un couvercle pour y placer les résidus de table de plusieurs jours. Ils seront ajoutés au composteur quand la boîte est pleine. Ce système est aussi pratique en hiver, particulièrement lors des grands froids.
Comment camoufler un composteur?
Clôture opaque ou semi-opaque, treillis, haies, plates-bandes, tout est bon pour protéger les composteurs des regards. De plus, ces aménagements permettent parfois de créer de la mi-ombre. Dans le cas des haies ou des plates-bandes, on n’oublie pas d’y ajouter des conifères afin que l’effet de camouflage soit aussi présent en hiver.
Ce qui est important avant de mettre en place le camouflage, c’est de s’assurer qu’on laisse assez de place pour travailler. Soit pour vider les composteurs, soit pour retourner le compost. Prévoir un espace où on pourra « engranger » de la matière brune (le plus souvent disponible seulement à l’automne) est aussi une bonne idée.
Quels matériaux mettre dans un composteur?
Ils sont de deux ordres. Il y a d’un côté les matériaux verts : résidus de jardin et de cuisine, rognure de pelouse, etc. de l’autre les matériaux bruns : brindilles, feuilles sèches, papier journal, etc.
On peut aussi ajouter dans le composteur du terreau récupéré d’un jardin en pot ou encore du gazon provenant de l’ouverture d’une nouvelle plate-bande.
On évite d’y mettre des légumes très malades ou fortement attaqués provenant du potager.
On ne doit jamais y mettre de la cendre, des feuilles de rhubarbe et des excréments humains.
Comment obtenir un bon compost?
L’élément le plus important pour obtenir un bon compost consiste à mélanger, le plus possible en parts égales (ce n’est pas toujours facile) des matériaux verts et des matériaux bruns. C’est surtout le meilleur moyen d’éviter les odeurs (en particulier celle d’œufs pourris). De plus, diversifier les matériaux à l’intérieur de chaque classe (vert – brun) est aussi un gage de réussite.
Il faut savoir que plus un morceau de matière organique est petit, plus il se décompose vite. Donc, fragmenter les matériaux est une bonne chose. Les résidus de cuisine sont généralement petits. Pour les résidus de jardin, on peut utiliser un simple sécateur pour les débiter.
Les bactéries et les organismes décomposeurs aiment une matière aérée et humide pour bien faire leur travail. Aération et humidification (surtout lors des grandes chaleurs) sont donc indispensables.
Pour se faciliter la tâche, on peut ajouter un accélérateur à compost. Il s’agit principalement d’enzymes qui aident le travail des bactéries et des organismes décomposeurs.
Une technique encore plus simple pour le gazon
L’herbicyclage est une technique qui consiste à laisser les rognures de gazon sur le sol plutôt que de les ramasser et de les mettre dans le composteur. Si on taille régulièrement son gazon, en quelques heures, les rognures se seront déshydratées, elles disparaîtront entre les brins de gazon ou elles commenceront à se dégrader. Au bout du compte, elles nourriront le gazon.
Demander de l’aide
Vous aimeriez vous faire aider? Demander l’aide d’un Maître Paysagiste. Les composteurs et le compost n’ont pas de secrets pour eux.
Par Bertrand Dumont